A l’automne 2024, le Directeur de l’Ecole de la construction de Tolochenaz prendra sa retraite. Dans la vie d’un établissement, le renouvellement de sa direction est une étape importante. C’est pourquoi, une délégation issue du Conseil de Fondation de l’Ecole de la construction a été nommée pour sélectionner celui ou celle qui saura reprendre la tête d’un modèle d’école unique en Suisse.
En partie financée et développée par les entrepreneurs (tous groupes métiers confondus) membres de la Fédération vaudoise des entrepreneurs, cette véritable «maison des métiers» répond aux besoins des entreprises et aux réalités des différentes branches. A l’Ecole de la construction, les patrons… c’est les patrons ! Eclairage de Jean-François Savary, actuel Directeur de l’Ecole de la construction, sur les contours de ce poste-clé, pour lequel «savoir être» et «savoir transmettre» sont de précieux atouts.
Monsieur Savary, vous quitterez la tête de l’Ecole de la construction cet automne. Si vous deviez décrire votre fonction et les qualités requises pour l’occuper à celui ou celle qui vous succèdera, que lui diriez-vous?
JF Savary
Je dirais que le directeur agit comme un chef d’orchestre, harmonisant les liens avec un grand nombre d’actrices et d’acteurs pour créer une partition équilibrée. En interne, il collabore étroitement avec l’équipe administrative et les formateurs (permanents et vacataires) et à l’externe, il est en lien avec les patrons d’entreprises, les associations et les écoles professionnelles, les syndicats ou encore l’Etat de Vaud et la DGEP, pour ne citer qu’eux. J’aime illustrer cette fonction en la comparant à une ficelle flottant sur l’eau: si vous la laissez aller, elle se tord dans tous les sens, mais il suffit de la tenir délicatement entre deux doigts pour qu’elle se stabilise et s’aligne.
« Le directeur agit comme un chef d’orchestre, harmonisant les liens avec un grand nombre d’actrices et d’acteurs pour créer une partition équilibrée »
Quant aux qualités, celle qui me paraît essentielle est la communication. Il faut être à l’aise pour créer des liens, mais également savoir adapter son discours aux interlocuteurs et faire preuve de tact pour défendre les intérêts des patrons vaudois en-dehors des frontières cantonales. Il faut prendre des décisions légitimes pour nos membres, mais sans froisser. Car il faut préciser que si pour la formation initiale nous sommes en lien avec les entreprises de la FVE principalement, pour les formations supérieures (brevets et maîtrises) nous interagissons avec des entreprises et des associations professionnelles de toute la Suisse romande. Les autres qualités qui me semblent importantes sont d’avoir un réseau ancré dans la réalité vaudoise et de posséder des affinités avec ce qu’on appelle l’engineering pedagogy, soit l’idée d’apporter des plus-values pédagogiques et d’améliorer tous les niveaux de formations au travers de dispositifs.
Quels défis percevez-vous pour l’avenir de l’Ecole de la construction ?
JF Savary
Nous avons entamé de grands changements il y a cinq ans, afin d’adapter et de moderniser l’approche pédagogique, les supports de cours, les contenus de formation et les ateliers. Il faut continuer à se questionner sur la manière de développer la formation initiale et supérieure pour rendre les métiers de la construction attractifs pour les jeunes, et les moins jeunes d’ailleurs (art. 32). Le gros enjeu est également d’éviter les décrochages en début d’apprentissage. Le pas entre le monde scolaire et professionnel est parfois très grand pour les jeunes et il faut les accompagner pleinement. Le développement d’une offre de formation continue à destination des employés constitue également une priorité. Au final, le but est de ne pas avoir une école vide, mais un lieu qui réponde aux besoins actuels du monde de la construction, tout en préparant des professionnels capables de relever les défis de demain.